Sources : Le Monde.fr | | Par Laura Buratti
Interactive, participative et résolument tournée vers le numérique. Tel est le profil de l’université de demain, selon le Louvain Learning Lab, groupe de réflexion belge intégré à l’Université catholique de Louvain, pionnier en Europe en matière de pédagogie universitaire. Pour fêter ses 20 ans, il a invité étudiants, enseignants et personnels administratifs à imaginer l’université en 2035. Nous avons sélectionné dix idées, réalistes, étonnantes ou utopiques, parmi la centaine déposée sur le site 2035idees.
1) Rendre les cours magistraux interactifs grâce au numérique
Trop longs, trop théoriques, Martin (seul le prénom des contributeurs est indiqué sur le site) pense que les cours magistraux ne sont pas très attractifs. Il propose que les professeurs interrogent les étudiants pendant le cours grâce à une application smartphone, sous forme de quiz. Le cours serait ainsi plus interactif et l’enseignant pourrait évaluer en direct les points de son cours à éclaircir, en fonction des scores de ses étudiants.
2) Entreprendre pour financer ses études
Stéphanie propose d’intégrer directement dans la formation un projet d’entreprise, de recherche appliquée ou d’entreprenariat social. Application pratique et directe du cours, ce projet permettrait également aux étudiants de mettre un pied dans le monde de l’entreprise et même obtenir un revenu si ce projet est réalisé et commercialisé.
3) Intégrer des Moocs (cours gratuits en ligne) dans les formations existantes
Les Moocs – pour « Massive online open courses » (cours en ligne ouverts à tous) – sont aujourd’hui très appréciés par les étudiants, en complément de leur formation ou comme loisir. Martin propose que l’université leur consacre des crédits ECTS, ces points permettant de valider un diplôme, comme s’ils étaient une matière à part entière, en complément des cours traditionnels.
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4) Déconstruire la semaine de cours traditionnelle
Jean-Luc est parti d’un constat : il n’y a que dans l’enseignement que les jours et les semaines sont rythmés par des événements répétitifs. Dans le monde du travail, les employés se consacrent plutôt à une tâche pendant une période donnée, avant de passer à une autre, en bénéficiant de l’expérience acquise dans le projet précédent. Il propose donc de la même façon de concentrer les cours sur un petit nombre de matières, en petits groupes. Les étudiants pourraient alors se consacrer à quelques matières à la fois, en étant mieux accompagnés et évalués par projet.
5) Ne pas chercher, simplement trouver
Charles a inventé la « non-recherche » pendant un doctorat : faire une thèse de trois ans consacrée à faire de petites trouvailles concrètes et non de grandes recherches théoriques. Au lieu d’une soutenance à la fin, il propose une exposition de prototypes. Et pourquoi pas de fabriquer les meilleures trouvailles dans des fablabs.
6) Faire des cours plus courts
On le sait, la concentration diminue fortement après 30 minutes. Concevoir des cours de 30 à 45 minutes, plutôt que 2 heures, c’est plus de productivité, moins d’ennui, plus de concentration pour les étudiants et moins de fatigue pour le professeur, d’après Vincent.
7) Tirer les enseignants au sort dans la population
Dans l’Antiquité grecque, le tirage au sort était la règle pour désigner les membres de certaines institutions exécutives et juridiques. Alexandre part du principe que tout le monde dispose de connaissances à partager et propose donc d’appliquer la même méthode pour choisir les enseignants. Ils seraient tirés au sort dans la population pour un an seulement, afin de rester motivés, pourraient bénéficier d’une formation avant de proposer un cours dans leur domaine de prédilection.
8) Créer des espaces de relaxation au sein de la fac
40 % des étudiants disent avoir du mal à gérer leur stress d’après une étude parue début décembre. Aurélien imagine une université conçue pour aider les étudiants à rester zen : sièges relaxants, phéromones antistress, luminothérapie… Pour concevoir ces dispositifs, il propose même une collaboration entre étudiants en design et en architecture.
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9) Créer un camping des recalés
Rassembler créatifs et pédagogues du monde entier plusieurs mois par an pour venir en aide aux étudiants en difficulté lors d’un camping numérique, c’est l’idée plutôt originale de Michaël. Au programme : révisions par de multiples canaux d’apprentissage, espaces de détente, lieu de rencontre avec des professionnels, coaching personnalisé, yoga et cocktails d’été.
10) Constituer des classes intergénérationnelles
Pour Olivier, les étudiants de 2035 auront entre 7 et 77 ans, ce qui permettra de profiter des expériences et visions de chacun, en mélangeant disciplines et classes d’âge. La fac deviendrait un lieu où les différentes générations pourraient communiquer et mieux se comprendre.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/12/23/dix-idees-pour-l-universite-de-2035_4837018_4401467.html#rsLbtYcyPCmosI9B.99
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