mercredi 14 mai 2014

Le social bookmarking, pour la formation tout au long de la vie - 1

Créé le lundi 14 juin 2010  |  Mise à jour le lundi 30 mai 2011



Le social bookmarking, pour la formation tout au long de la vie - 1

Première partie de l'entrevue avec Michèle Drechsler

Les enseignants se forment et progressent avec le socialbookmarking


Michèle Drechsler, qui êtes-vous ?


Je suis inspectrice de l'éducation nationale, chargée de mission pré-élémentaire pour le département de l'Indre.


J'ai été enseignante pendant de nombreuses années, puis directrice d'école dans un village de Moselle (Est de la France). 

Je me suis très vite investie dans l'ingénierie de la formation et la formation de formateurs, notamment dans le cadre de projets d'échange et de partenariats transfrontaliers, puis dans le réseau CLEMI

J'ai ensuite engagé une carrière d'inspectrice, interrompue pendant deux ans passés à l'INRP.


Qu'est-ce qui vous a amenée à vous intéresser aux TICE ?


Cet intérêt est né très tôt, comme en témoigne notamment mon parcours de formation. Après des études en sciences du langage et en didactique des langues (FLE), j'ai poursuivi avec une licence en Arts du spectacle et en audiovisuel, un DESS dédié aux communautés virtuelles et au management de l'intelligence collective,  et enfin avec ce doctorat en sciences de l'information et de la communication, axé sur certaines des pratiques numériques des enseignants.


Parlons de cette thèse, justement. Sur quoi porte t-elle ?


Son titre exact est : "Pratiques du socialbookmarking dans le domaine de l'éducation. Affordances sémantiques, socio-cognitives et formatives". Je l'ai soutenue en novembre 2009, à l'Université Paul Verlaine de Metz, laboratoire CREM, Centre de recherche sur les médiations (EA 3476).  Elle est consultable et téléchargeable sur le site d'Educnet


Il est temps de définir le socialbookmarking...

Le socialbookmarking est une pratique visant le partage de signets ou "bookmarks » qui permet  la mémorisation, le captage des adresses d’un site web que l’on peut alors retrouver et réutiliser.


Les sites les plus connus de social bookmarking sont Delicious et Diigo. Delicious a plusieurs millions d'utilisateurs, mais Diigo est nettement plus avancé sur les fonctions sociales. Dans mon travail de thèse, j'ai donc choisi de m'intéresser aux communautés d'enseignants présentes sur Diigo.


Avec Diigo, la puissance de la veille est démultipliée


Vous-même, êtes-vous une adepte du socialbookmarking ?


Oui. Je me suis inscrite sur Delicious en 2006, car mon système personnel de marque-pages et de favoris ne me convenait plus, je le trouvais trop limité. Les enseignants du primaire, avec lesquels je travaille, doivent en effet être en veille sur toutes les disciplines scolaires, la pédagogie en général et la formation. Ce qui se traduit concrètement par de nombreuses catégories, qu'on décline en mots-clés (les tags) sur les sites de partages de signets. L'utilisation des tags sur Delicious m'a donc été fort utile. 

De plus, comme on peut voir qui utilise les mêmes tags que soi, j'ai découvert des personnes dont je partageais les centres d'intérêt, et je les ai suivies, appréciant beaucoup ce principe de veille partagée.


En 2008, Diigo a été mis à jour avec de nouvelles fonctionnalités et je m'y suis inscrite. L’une des forces de Diigo est la possibilité de créer des groupes et listes dans lesquels plusieurs utilisateurs peuvent interagir. Il est ainsi possible de commenter des signets, de les annoter, d’ajouter des utilisateurs comme contacts et de communiquer avec eux en utilisant le service de messagerie interne.

La notion de recommandation est de plus en plus présente sur Diigo. Vous pouvez  rechercher des utilisateurs qui ont les mêmes intérêts que vous et en rechercher d’autres qui sont actuellement en ligne. Là, ça a été la révélation ! La puissance de la veille est démultipliée, car en intégrant un groupe, on a l'assurance de trouver des ressources qui nous intéressent, et on peut aussi suivre chacun des membres du groupes, voir toutes les ressources que la personne indexe, au-delà de ce qu'elle propose dans le groupe. 
Je suis actuellement membre de 136 groupes sur Diigo, dont le fameux groupe Diigo in education, qui compte plus de 5 200 membres. 

J'ai créé un groupe en 2008, Ludologie : Jeux et Education. J'ai également participé à la co-production d'un article à 4 mains qui pointe les points forts de Diigo : Why we like Diigo

Globalement, Diigo permet de « produire de la ressource sur la ressource », de donner son point de vue d'utilisateur.


Comment avez-vous procédé pour connaître les usages que les enseignants font de Diigo ?


J'ai proposé mon questionnaire d'enquête dans 6 groupes où je suis inscrite, et j'ai obtenu environ 200 réponses. Ce n'est pas énorme, mais déjà intéressant pour se faire une idée des pratiques et usages. J'ai également réalisé des entretiens semi-directifs approfondis avec 9 enseignants utilisateurs.

Indexer les ressources avec ses propres mots, rendre compte de leur utilisation


Estimez-vous que le socialbookmarking fait désormais partie des pratiques courantes des enseignants ?


En France, ce n'est pas le cas. Nous avons compté seulement une centaine d'utilisateurs de Diigo dans l'espace francophone en décembre 2009 (mais nous savons aussi que beaucoup utilisent Delicious).

Mais je suis allée voir ailleurs, dans d'autres pays. Ce que j'ai vu en Australie m'a impressionnée. Le ministère de l'éducation a mis en place le projet SCOT, dans lequel les enseignants sont invités à recenser les ressources pédagogiques numériques et à leur attribuer des mots-clés. Pour ne pas générer un nombre infini de mots-clés, le thésaurus SCOT fournit un vocabulaire contrôlé de termes utilisés dans les écoles d'Australie et de Nouvelle-Zélande, qui englobe toutes les disciplines de la scolarité.


En France, nous avons bien le projet Educasources, mais ce sont les documentalistes qui se chargent de l'indexation des ressources, en utilisant les mots-clés de leur thésaurus professionnel. Il me semble important de laisser l'usager final (l'enseignant) indexer lui-même ses ressources, avec ses propres mots. 


Repérer et indexer les ressources potentiellement utilisables dans le cadre du travail enseignant, c'est bien. Mais ensuite, comment l'enseignant utilise t-il ces ressources ?


Il les utilise quand il en a besoin. J'aime bien la définition du mot ressource que nous donne le vieux dictionnaire Littré : « Une ressource est ce qu’on emploie pour se tirer d’un embarras, pour vaincre des difficultés (moyens matériels ou autre) ». Les enseignants sont toujours à la recherche de ressources qui vont leur faciliter la tâche, leur permettre de la réaliser avec plus d'efficacité. Chercher telle photographie pour organiser un cours, se monter un répertoire de chants adaptés, trouver des exercices de remédiation pour tel élève dans tel domaine … ne sont que quelques exemples illustrant les  besoins que les enseignants doivent satisfaire au quotidien. 

Les banques de ressources pédagogiques, dans les bases de socialbookmarking, sont autant d’aides potentielles à la préparation, l’organisation, la conduite ou l’évaluation de l’enseignement. Le travail avec ces ressources va bien au-delà de la simple utilisation technique d'un manuel scolaire; en choisissant ses ressources et en devant organiser leur exploitation, l'enseignant devient concepteur de scénarios pédagogiques. 


Mais a t-il vraiment besoin des autres, des communautés et groupes que l'on trouve sur les sites de socialbookmarking, pour identifier ces ressources ?


Dans l'absolu, non, il peut chercheur tout seul. Mais la tâche est vraiment plus facile lorsqu'on la réalise à plusieurs. Les praticiens du socialbookmarking peuvent échanger leurs signets, les commenter et créer des groupes sur des centres d’intérêts communs. 
La veille de l’enseignant (pour trouver la « bonne » ressource, celle qui va servir…)  est facilitée par les mises en réseau des personnes qui partagent les mêmes préoccupations. Les commentaires sur les ressources, possibles dans l’outil Diigo, favorisent la mise en place d’un champ instrumental collectif qui permet de dégager les potentialités des ressources pour la gestion des apprentissages.

Donc, vous dites qu'indexer des ressources, les utiliser en classe ou pour sa propre formation ne suffit pas. Il faut aussi commenter ses usages...


Il est important de pouvoir revenir sur les usages des ressources dans un contexte donné, voir quel était le bénéfice pour les apprentissages, faire une synthèse, écrire des articles complémentaires. Nous pouvons alors arriver plus facilement au deuxième niveau d’apprentissage qui fait intervenir une forme de recul réflexif sur l’apprentissage. 



Ce qui est évidemment encore plus riche que la simple indexation. Mais je constate qu'il y a peu d'utilisateurs qui commentent les ressources indexées dans les groupes de Diigo. Cela pourrait faire l'objet d'un travail systématique, qui mettrait en évidence, j'en suis certaine, la variété des usages d'une ressource dans un contexte donné et encouragerait le dialogue entre praticiens éloignés. Cela permettrait de mesurer le rôle de la ressource et de son traitement dans la progression, l'amélioration des pratiques de conduite de classe.

Apprendre, progresser, innover


Les enseignants que vous avez interrogés dans le cadre de votre travail de thèse ont-ils le sentiment de se former, par le biais de leur pratique de socialbookmarking ?


Assurément. Vous savez, les enseignants sont ce que Philippe Carré appelle des « travailleurs du savoir ». Ils aiment accompagner les élèves dans les apprentissages, parce qu'eux-mêmes aiment apprendre. Une enseignante interrogée  m'a dit « Avec le social bookmarking, je suis une machine à apprendre, et je le sais ». 


Au-delà de ce goût essentiel pour l'apprentissage, nous avons relevé différentes motivations, parmi les enseignants praticiens du social bookmarking : les apprentissages sont inscrits dans un projet stimulant; les enseignants développent le sentiment d'efficacité à apprendre et peuvent mettre en œuvre une pédagogie du choix de leur formation et de leur parcours ; ils peuvent prendre un plaisir direct à se former. Avec les regards croisés sur les usages des ressources, les enseignants peuvent apprendre à intégrer des contenus dans des dispositifs d’apprentissage. 

La découverte de nouvelles ressources peut les pousser à innover.

Et fondamentalement, la pratique du social bookmarking relève du choix, de la volonté individuelle, de l'envie d'apprendre, de progresser, bien au-delà de ce que demande et offre l'institution (18 heures de formation obligatoire par an pour les enseignants du primaire).

Vous encouragez donc les enseignants à adopter le social bookmarking ?


Totalement ! Et ceux qui le font déjà seront les meilleurs ambassadeurs.


Je préconiserais même une reconnaissance de ce travail de veille par l'institution. Car la formation continue par le biais du socialbookmarking (ou de la participation à des communautés professionnelles, ou la tenue d'un blogue, ou la combinaison de plusieurs de ces pratiques...) s'effectue sur le temps personnel, et le temps qu'on y passe n'est pas anodin.

Nombre de mes interlocuteurs  pendant ma recherche ont estimé pratiquer la veille au moins une heure par jour, en plus de leur travail quotidien de conduite de classe, de préparation et de correction. Il serait bon que l'institution reconnaisse cet effort, et encourage ceux qui n'ont pas encore franchi le pas à y venir aussi, notamment en les formant à l'utilisation de ces outils.

Nous allons maintenant voir l'intérêt du social bookmarking au-delà du seul groupe professionnel des enseignants, dans le cadre de la formation tout au long de la vie.

Accédez à la seconde partie de l'entrevue avec Michèle Drechsler : Le social bookmarking, c'est bon pour tout le monde



Crédits Photos : Michèle Drechsler; capture d'écran Diigo groupe Ludologie; Temari 09, Flickr, licence CC.

Le social bookmarking et la formation tout au long de la vie - 2

Créé le lundi 14 juin 2010  |  Mise à jour le dimanche 28 octobre 2012
Deuxième partie de l'entrevue avec Michèle Drechsler.
Accédez à la première partie de l'entrevue.

Le social bookmarking, c'est bon pour tout le monde

Chacun aujourd'hui est invité à ne plus se contenter de sa formation initiale et à « se former tout au long de la vie », pour conserver son employabilité grâce à la mise à jour régulière de ses connaissances. Comment les pratiques de socialbookmarking que vous avez décrites et analysées dans votre travail de thèse entrent-elles en résonance avec cette préoccupation de formation tout au long de la vie ?
La formation tout au long de la vie se nourrit de différentes stratégies, moments et espaces d'apprentissage. Marcia L. Conner propose un schéma très simple, qui met en évidence quatre sources d'apprentissage (voir schéma ci-dessous) :

Les décideurs des pays de l’OCDE sont de plus en plus conscients de la source abondante de capital humain que représente l’apprentissage non formel et informel. Le dernier rapport de l’OCDE du 01 Avril 2010, explore les avantages de la reconnaissance des résultats de l’apprentissage non formel et informel dans 22 pays et dresse un état des lieux des politiques et pratiques existantes avant d’émettre des recommandations sur les façons d’organiser la reconnaissance de ces systèmes d’apprentissage. Les frontières entre le travail et l’éducation s’estompent. Le temps du travail professionnel et le temps personnel de veille s’interpénètrent.

On apprend même sans vraiment le vouloir...

Mais, même si l'on n'a pas de pratique de veille formalisée, le socialbookmarking s'inscrit dans ces pratiques de formation informelle. On apprend aussi sans vraiment le vouloir, grâce à l'accès à une ressource (un document, une personne, un texte, un film...) et à la réflexion ou l'action qu'elle nourrira. La navigation sur Internet, à des fins privées ou professionnelles, prend une place importante dans nos vies, et y insérer le socialbookmarking de manière habituelle contribue à l'accroissement de la durée de vie des ressources rencontrées. 

Quand la démarche s'inscrit dans un cadre collectif, l'effet est démultiplié. D'abord, parce que le quantité de ressources pertinentes (évaluées par les utilisateurs) est beaucoup plus importante; ensuite, parce que le collectif stimule l'utilisation, l'envie de continuer à apprendre, comme nous l'avons vu pour les enseignants.
Tous les Internautes sont-ils potentiellement compétents, en matière de social bookmarking ?

Pourquoi pas ? A condition d'acquérir ou de développer certaines compétences. Et il est intéressant de constater que les compétences demandées (trier, filtrer, rendre explicite, etc.) sont les mêmes que celles qui permettent de construire son espace de « Personnal Knowledge Management », ou espace de gestion personnelle des connaissances. Voyez par exemple la représentation de l'espace de gestion personnelle des connaissances proposée par Harold Jarche. Les opérations clés permettant de traiter l'information sont exactement celles que réalise une personne qui indexe puis utilise une ressource :

Nous avons tous un espace de ce type, plus ou moins développé, dans lequel se côtoient les savoirs canoniques et les savoirs bricolés, basés sur des ressources découvertes par hasard. Lorsqu'on sait confronter et lier les ressources issues de ces différentes sources, on sait apprendre.

Et le collectif est ici d'une grande aide...

Non seulement le collectif aide à identifier, catégoriser les ressources mais il stimule l'envie d'apprendre. Ceci dit, la participation active et organisée aux réseaux sociaux n'est pas innée. On le sait, dans les groupe de mutualisation des ressources comme les groupes sur Diigo, une toute petite minorité apporte des ressources. Les autres utilisent (le plus souvent, sans dire précisément ce qu'ils utilisent) ou restent en observateurs. Comment apprendre à participer ? Comment faire profiter les autres de ce que l'on fait des ressources apportées ? Comment confronter son expérience avec celle des autres ? La participation s'apprend aussi. Comme le dit François Taddéi : « Quelle que soit la formation reçue, il est vital de savoir mettre à jour non seulement son contenu, mais les façons d’y participer, sur le Web. 

A partir de là, on peut être créatif ». La créativité nait souvent de l'imprévu, mais il faut savoir provoquer l'imprévu, plutôt que d'attendre que la bonne idée nous tombe dessus pendant notre sommeil. Avec les nuages de tags du socialbookmarking, on peut devenir des explorateurs du Web et faire des passerelles entre les parcelles de savoirs.  C'est une  porte ouverte sur la sérendipité où l'inattendu est présent,  mais le hasard ne révèle de lui-même aucune fécondité. C’est une attitude, une sorte de savoir-être, une situation d’attention, d’ouverture, de disponibilité. Cela suppose aussi d’avoir un esprit toujours en éveil, curieux, explorateur... J'aborde cette notion dans l'article « la sérendipité ou l'art de cueillir la fleur du hasard ».  (revue Transitions n°3)

Savoirs académiques et savoirs bricolés se complètent

Que nous apprend le social bookmarking sur le changement de perception de notre rapport au savoir et aux connaissances aujourd'hui ?

L’apprentissage informel c’est l’apprentissage partout et en tout temps par le biais des autres dans les réseaux de connexion. Nous avons un nouveau rapport au savoir et aux connaissances et la frontière entre temps de travail et temps personnel s’estompe.

Le socialbookmarking me semble être une traduction particulièrement intéressante de la théorie du connectivisme qui avance que l’apprentissage est le résultat de la connexion de différentes sources d’information, que c’est un processus dynamique reposant sur la mise à jour régulière de l’information dans les réseaux en participant à la création des connaissances. Cette théorie développée par George Siemens constitue un modèle d’apprentissage prenant en compte les bouleversements sociaux occasionnés par les nouvelles technologies et qui impliquent que l’apprentissage n’est plus seulement une activité individualiste et interne, mais est aussi fonction de l’entourage et des outils de communication dont on dispose.

Le dispositif de socialbookmarking qui vise à archiver, mémoriser, partager des signets en groupes ou en communauté, peut être considéré comme un "dispositif processuel de la mémoire" fonctionnant sur le travail coopératif des usagers partageant leurs signets développant une mémoire collective. Mais ces bases de signets ne sont pas de simples "magasins" ou de "simples puits" à ressources et si on se réfère à la remarque de Pierre Lévy, l’enregistrement des données n’a pas de valeur en soi. Ce qui vaut, c’est "l’intelligence collective qui s’en nourrit, partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences... ".
De plus, le socialbookmarking atténue la frontière entre les « amateurs » et les « experts ». Dans un groupe d'intérêt, chacun est légitime pour apporter des ressources. Ces dernières sont acceptées tant qu'elles répondent aux besoins. Cela relativise largement la position d'autorité que s'arrogent les experts.

Enfin, le socialbookmarking est une pratique très personnalisable : votre bibliothèque de liens ne ressemble pas à la mienne, même si nous appartenons au même groupe. Cette personnalisation est très importante de nos jours, car nous voulons avoir la maîtrise de nos parcours de formation. Et du coup, l'apprentissage étant personnalisé, basé sur des ressources que l'apprenant (partant du principe que nous sommes tous apprenants, dans cette configuration) a lui-même choisies, devient efficace.
Tels les Robinsons qui sont généralement des héros civilisateurs qui investissent l'île, la colonisent, la cartographient, et nomment chaque endroit en étant des pionniers organisateurs, les praticiens du socialbookmarking aménagent et  apprivoisent l'île du savoir, investie par chacun et pouvant apporter des fruits pour tous.
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Pratiques du socialbookmarking dans le domaine de l'éducation. Affordances sémantiques, socio-cognitives et formatives". Thèse consultable et téléchargeable sur le site d'Educnet.

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