jeudi 17 juillet 2014

La question de la motivation dans les apprentissages



Dans cette vidéo (en anglais sous titrée en français), Daniel Pink s’intéresse à la question de la motivation.

Daniel Pink est un des plus grands penseurs actuels du monde de l’entreprise. Il a écrit plusieurs livres à propos de l’évolution du monde du travail mais il propose aussi des analyses économiques à la radio et à la télé américaine.

En quoi cet ancien conseiller du vice président Al Gore a-t-il sa place sur apprendreaeduquer.fr ?

Il constate que, dans les entreprises, les incitations et les récompenses de type financier (primes, bonus…) sont un levier de motivation. Or les exemples qu’il utilise au cours de sa démonstration démontrent qu’en réalité, les récompenses bloquent la créativité, l’envie et l’engagement des employés.


Il en déduit que les récompenses du type « si…alors » ne sont pas efficaces, qu’elles sont même néfastes pour la performance globale. Il propose alors une nouvelle approche basée sur la motivation intrinsèque :

les entreprises doivent donner envie à leur employés de faire les choses parce qu’elles importent, parce qu’ils les aiment, parce qu’elles sont intéressantes, parce qu’elles font partie de quelque chose d’important.

Un système de motivation efficace serait basé sur trois éléments :

  • L’autonomie : le désir de maîtriser nos propres vies,
  • La maîtrise : l’aspiration à se dépasser sur quelque chose qui compte ,
  • La pertinence : l’envie de faire ce que nous faisons au service de quelque chose qui nous dépasse.
En effet, l’autonomie produit de meilleurs résultats que l’obéissance. Mais cela nécessite une nouvelle manière de faire les choses complètement à contre courant des croyances générales.

Comment transposer ce système de motivation à l’éducation ?

C’est là que Daniel Pink rejoint la question des apprentissages et de l’éducation ! Dans la nécessité de :
  1. remettre de l’intérêt au cœur de l’école,
  2. redonner du sens aux matières étudiées,
  3. redonner envie d’apprendre aux élèves et aux étudiants,
  4. alimenter la créativité des apprenants,
  5. aider les enfants et adolescents à définir des objectifs personnels.
Les récompenses du type « Si… alors  » (si tu as une bonne note, alors tu auras un cadeau/ si tu écoutes bien en classe, alors tu auras le droit de jouer au foot) sont inefficaces car l’élève ne travaille pas pour lui mais pour faire plaisir, pour ne pas décevoir, pour avoir la paix ou encore pour recevoir une récompense.

Motivation intrinsèque, autonomie, maîtrise et pertinence doivent investir l’école pour aider les élèves à s’investir dans leurs apprentissages et à mieux apprendre.

Quel est l’intérêt de supprimer les « si…alors » dans l’éducation des enfants ?

Supprimer les récompenses du type « Si…alors » n’est pas si facile que cela en a l’air. Nous tous parents sommes tentés d’en abuser : »si tu vas à la douche, alors on regardera un dessin animé, « si tu ne manges pas tes légumes, alors tu n’auras pas de dessert ».

Pourtant, il faudrait que nous arrivions à convaincre nos enfants qu’ils prennent leur douche pour leur santé et leur bien-être, que le bain peut être source de jeu et de plaisir, que nous arrivions à les convaincre que les légumes sont bons en goût, qu’ils peuvent prendre le même plaisir à manger des légumes que des chips ou des bonbons, qu’ils contribuent à leur bonne santé, qu’ils les aident à être en forme pour mieux jouer et courir.

Dans ces cas là, pas besoin de batailler : c’est ce que Daniel Pink appelle la motivation intrinsèque. Les enfants mangent des légumes parce qu’ils les aiment, les enfants vont à la douche parce que ça leur plaisir, les enfants étudient et apprennent parce qu’ils en ont envie et en voient l’utilité au service d’objectifs personnels.
Et vous, comment pensez-vous pouvoir supprimer les récompenses du type « si…alors » ?

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