LOUVAIN-LA-NEUVE - L'UCL et 5 autres universités lancent un portail de cours francophones en ligne gratuits
L'Université catholique de Louvain et 5 autres universités, dont notamment l'École normale supérieure de Lyon, l'École polytechnique fédérale de Lausanne et l'Université de Montréal, lancent le portail "Océan", ont annoncé les universités dans un communiqué commun. Ce portail va structurer l'offre francophone de formations en ligne ouvertes à tous (FLOTs), des cours francophones en ligne gratuits.
L'UCL, déjà présente sur une une plate-forme internationale destinée à héberger des cours en ligne (edX), compte actuellement deux cours sur ce portail francophone. "Le rôle des universités c'est la construction et la diffusion du savoir. Ici on a une possibilité de diffusion moderne", explique Vincent Blondel, coordinateur du projet Océan pour l'UCL.
"Nous n'avons pas d'intérêt financier, les cours sont gratuits. Il s'agit simplement du rôle sociétal de l'UCL." "Océan souhaite favoriser le développement d'une offre de FLOTs, qui contribuera à l'enseignement dans les régions francophones", indique le communiqué. "Il s'agit là d'un enjeu de taille pour les 220 millions de francophones dans le monde et les 100 millions de personnes apprenant le français." "Ces cours permettent à tout un chacun de suivre un cours qui l'intéresse, peu importe sa localisation", indique Vincent Blondel. "Près d'un tiers des gens qui suivent un cours en ligne le font par simple intérêt. Puis il y a aussi les étudiants qui ne sont pas encore inscrits et qui veulent s'informer sur les cours et leurs degrés d'exigence." Le portail Océan devrait à terme proposer des cours de toutes les facultés de différentes universités francophones belges et internationales.
Sources : http://www.ocean-flots.org/
Sources : http://www.ocean-flots.org/
Le contexte
La diffusion du savoir est un enjeu de progrès et de développement majeur, que ce soit dans les pays développés, les pays émergents ou en voie de développement. Sans méconnaitre les difficultés d'accès à internet dans certaines régions, les MOOCs constituent un outil radicalement nouveau de diffusion de la connaissance à une échelle planétaire. Vecteur vers leurs destinataires, leur interactivité est un outil de retour et de questionnement, donc de progrès, pour les établissements produisant les MOOCs, ce qui les valorise au delà de leur important rôle de rayonnement.
Si la langue de diffusion planétaire est naturellement l’anglais, la production de MOOCs en français, ou FLOTs pour Formations en Ligne Ouvertes à Tous, est un enjeu de taille pour les 220 millions de francophones dans le Monde et les 100 millions de personnes apprenant le français1. En effet, si des étudiants scientifiques déjà rodés à un enseignement avancé, bien formés linguistiquement peuvent, voire doivent, continuer une formation vers la recherche en anglais, langue internationale universelle, l’apprentissage des premières années du supérieur de niveau exigeant est nettement plus efficace dans la langue maternelle. Le développement d'une production de FLOTs, à côté, redisons-le d’une production de MOOCs en langue anglaise, est d'autant plus important pour l'enseignement dans les régions historiquement francophones, en Afrique notamment.
Le rayonnement de la culture scientifique, en sciences dures, en humanités et sciences sociales, passe donc aussi par le développement d’une offre de FLOTs cohérente, visible et structurée aux standards internationaux. Si le futur des MOOCs/FLOTs est encore très incertain, tant du point de vue de leur organisation que de leur modèle économique, il semble inévitable, vue la croissance rapide de leur offre,qu'une structuration va s'imposer rapidement, et jouera un rôle capital pour la visibilité de ces enseignements.
On peut envisager une structuration où pourraient coexister l'équivalent des éditeurs, qui se concentrent sur le contenu, qualité, politique éditoriale, et des structures en charge d'assurer la meilleure diffusion. C'est sur le premier créneau que nous nous positionnons par la création du portail OCÉAN, le deuxième aspect, techniquement beaucoup plus lourd, étant laissé aux plateformes dans toute leur diversité.
Le projet OCÉAN
L’École normale supérieure, l’École normale supérieure de Lyon, l’École Polytechnique, l’École Polytechnique fédérale de Lausanne, l’Université de Louvain et le campus de Montréal2 ont décidé d’unir leurs efforts et leur expérience (scientifique, pédagogique et en terme de MOOCs) pour créer OCÉAN, portail3 international francophone de FLOTs, MOOCS de langue française rappelons-le.
Ce portail est conçu comme un journal scientifique, ou mieux épi-journal, avec sa politique éditoriale et ses processus de sélection/validation qu’un comité éditorial scientifique met en œuvre. OCÉAN, portail généraliste a l’ambition d’offrir une porte d’entrée structurée et visible vers une offre globale de FLOTs de qualité. Il couvre l’ensemble des domaines du savoir. A l’instar des revues scientifiques internationales, la soumission de FLOTs pour ce portail est ouverte à l’intégralité de la communauté, le comité éditorial ayant la charge du processus de review (anonyme et indépendant) des offres.
Les critères généraux de sélection seront publics et seront fondés sur le triptyque qualité scientifique du contenu/qualité formelle et niveau d’interactivité/pertinence dans l’offre globale OCÉAN. En effet, OCÉAN dans sa volonté de structuration, cherchera à identifier des filières qu’elles soient fondées sur les thématiques abordées ou le niveau de prérequis ou d’exigences. OCÉAN permettra ainsi aux étudiants, apprenants d’identifier des parcours cohérents de qualité.
2Université de Montréal, École Polytechnique de Montréal et HEC Montréal
3Insistons bien sur le fait qu’il ne s’agit en rien d’une nouvelle plateforme. La question de l’hébergement des cours est seconde dans notre démarche, et les promoteurs d’OCÉAN continueront à utiliser diverses plateformes, actuellement COURSERA et EdX, FUN, voire à terme une plateforme européenne si un projet adéquat se développait. Les philosophies sous-jacentes aux plateformes et à un portail type OCÉAN sont complémentaires et non concurrentes.
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