mardi 5 août 2014

5 raisons pour lesquelles l'éducation est en crise de nos jours



Je suis généralement une personne optimiste et j'ai tendance à croire que tout ira pour le mieux à moins que le contraire me saute aux yeux, et quiconque me connait vous dira que je ne suis pas du genre à dramatiser. C'est pour cela que quand je dis que l'éducation rencontre de sérieux problèmes de nos jours -on pourrait même parler de crise-, j'ose espérer que vous m'écouterez. Pendant vingt ans et sur deux continents, j'ai travaillé avec des enfants et leurs parents et ce que j'ai vu pendant les dernières années m'interpelle. Voici, d'après moi, les plus grands problèmes :

1. On a peur de nos enfants

Pour juger de la situation, j'utilise le « test de la tasse à bébé » au cours duquel j'observe les parents donner à leur bambin une tasse de lait. Si l'enfant dit « Je veux la tasse rose, pas la bleue » alors que la maman a déjà versé le lait dans la tasse bleue, j'observe attentivement comment les parents réagissent.
La plupart du temps, le visage de la maman devient pâle et elle se précipite vers la tasse préférée du bébé avant que celui-ci ne pique sa crise. RATÉ ! De quoi as-tu peur, Maman? Qui est l'adulte ici? Laisse le bébé piquer sa crise et éloigne-toi si tu ne veux pas l'entendre mais pour l'amour du ciel, ne te complique plus la tâche juste pour plaire à bébé ! Il y a encore plus grave, c'est la leçon que retient l'enfant quand tu fais ce qu'il veut dès qu'il pique sa crise.

Ma version des choses

Nous aussi en tant qu'adulte nous avons des préférences et nous savons aussi le faire savoir à notre entourage. Dans tous les cas lui expliquer les choses, ta tasse préférée est au lave-vaiselle, aujourd'hui tu as le choix, boire dans cette tasse ou te passer de petit déjeuner.

L'enfant en général pique sa crise quand sa normalité à lui n'est pas respectée. Surtout ne pas instaurer un jeu de perdant/Gagnant. 
Si l'enfant est perturbé par la couleur de la tasse. Mettez le bol bleu un peu éloigné de sa vue et partez à vos occupations. 
Deux minutes après il y a grande chance qu'il vous rappelle pour prendre son petit déjeuner car il aura faim.


2. On a baissé la barre

Quand les enfants se conduisent mal que ce soit à travers des crises en public ou de l'agressivité en privé, les parents ont tendance à hausser les épaules comme pour dire: « C'est comme ça avec les enfants». Je vous assure que ce n'est pas forcément le cas. Les enfants sont capables de bien plus de choses que ce que croient les parents, qu'il s'agisse de bonnes manières, de respect des aînés, de corvées, de générosité ou de contrôle de soi.

Vous pensez qu'un enfant ne peut pas rester assis durant un repas au restaurant? Mon œil ! Vous pensez qu'un enfant ne peut pas débarrasser la table sans qu'on lui demande? Encore mon œil ! La raison pour laquelle ils ne se tiennent pas bien est que vous ne leur avez pas appris. C'est aussi simple que ça. Relevez la barre et vos enfants seront à la hauteur.

Ma version des choses

Bien sûr il est évident que l'enfant répète des actions apprises.

Dans une même famille les enfants agissent souvent différemment avec une même éducation. Les enfants ont des caractères différents.
Il y a une part de l'innée et celle de l'acquis.Vous pouvez placez la barre haute mais ce n'est pas pour cela que vos enfants répondront à vos désirs. Mais semez du positif et il en restera quelque part du positif.

3. On a perdu le village

Autrefois, on donnait carte blanche aux chauffeurs de bus, aux enseignants, aux épiciers et aux autres parents pour corriger un enfant turbulent. Ils étaient les yeux et les oreilles des parents quand ceux-ci étaient hors du foyer et tout le monde voulait la même chose : élever des garçons et filles convenables. Ce village était un soutien de taille.

De nos jours, une personne autre que le parent qui ose remettre un enfant à sa place encourra le courroux des parents. Ils veulent que leur enfant apparaisse comme parfait, ce qui fait qu'ils n'accepteront pas souvent qu'une tierce personne leur rappelle la réalité. Ils débarqueront à l'école et rejetteront la faute sur le professeur plutôt que d'essayer de punir leur enfant pour avoir fait l'idiot en classe.

Ils éprouvent le besoin de donner une image parfaite au monde et malheureusement, leur manque d'assurance est renforcé par le fait que de nombreux parents jugent leurs semblables. Si un enfant fait une crise, tous les regards réprobateurs se tournent vers la maman. On devrait plutôt la soutenir car il y a bien des chances qu'elle soit entrain de résister à un caprice de son enfant. Ceux qui regardent devraient plutôt se dire: « Très bon travail, je sais à quel point il est dur de fixer des limites».

Ma version des choses

Vous pointez un élément important celle du cadre et de la limite.
Vous avez raison que les limites se diluaient dans la force vive du village, le chauffeur de bus, l'épicier, le maître, le curé...
C'est ce que j'appelle-moi l'oeil de Moscou.
Je me souviens ma mère était au courant de mes faits et gestes bien avant que je lui remette mon bulletin de classe.
L'oeil de Moscou a celui-là était bien utile.

Vous mettez aussi en exergue une notion disparue qui est la paire de baffes pour mettre les pendules à l'heure. Le maître n'a plus le droit de punir ou de mettre un coup de pied au cul salvateur.
Les notions de mal et de bien ne sont plus intégrés dans les programmes. La petite morale du jour écrite au tableau chaque jour était vécue comme barbante mais elle avait un rôle formateur.

c'est le législateur qui fait la loi, c'est la religion qui crée la morale, c'est la foi en Dieu qui garantit la foi au bien. Et, par suite, l'éducation morale vaut ce que lui fait valoir l'éducation religieuse dont elle est un fragment.
De même, quoique par d'autres motifs, la métaphysique prétend tenir la morale à l’état d'étroite dépendance. Pour donner à l'acte moral toute sa portée, il faut pouvoir affirmer qu'il fait partie d'un monde moral dont nous entrevoyons au moins les grandes lignes.

Il faut donc pouvoir affirmer l'existence de l'esprit, savoir ce qu'est l'esprit dans l'univers, quelle est la loi des mondes, ce qu'y est la liberté dont notre responsabilité individuelle est un cas particulier, bref il faut se prononcer sur le problème total de l'origine et de la fin des choses.
  

4. On tombe dans la facilité

Je pense que c'est une chose merveilleuse que les parents aient à leur disposition toutes ces nouvelles technologies pour les aider avec leurs billets d'avion et les files d'attente chez le médecin. C'est tout aussi formidable qu'on puisse faire nos courses sur internet ou qu'on puisse préparer une nourriture saine en ayant seulement à appuyer sur le bouton d'un four à micro-ondes. Les parents sont plus occupés que jamais et je n'ai aucun problème avec le fait de prendre des raccourcis.

Quand vous voyez comment Caillou peut occuper votre enfant pendant un voyage en avion, ne soyez pas tentés d'utiliser la même astuce au restaurant. Les enfants doivent apprendre la patience et à s'occuper par eux-mêmes. Ils doivent comprendre que la nourriture n'arrive pas toute prête en moins de trois minutes et idéalement, ils devraient apprendre, le temps venu, à la faire eux-mêmes.

Les bébés doivent apprendre à se calmer plutôt que de s'asseoir dans une chaise vibrante à chaque fois qu'ils font une crise de larmes. Les bambins doivent apprendre à se relever quand ils tombent plutôt que de tendre leurs bras vers Papa et Maman. Montrez aux enfants que si les raccourcis peuvent être utiles, il y a une grande satisfaction à faire les choses en prenant son temps.


Ma version des choses

La génération "Y" apporte un regard différend dans notre apprentissage au quotidien.
L'informatique nous donne des raccourcis clavier pour accéder plus rapidement à l'information.
Comment voulez vous enseigner la patience aux gens quand à accès au Big data. Nous créons l'infobésité sans retenir les bases de l'éducation.
La télévision est aussi un fameux outil d'apprentissage mais sa télécommande nous amènent à zapper de l'information.
La presse est en voie de passer au numérique, la version papier ne fait plus recette, faute de lecteurs, faute de crise du panier ménage, un abonnement journal crève le budget de la famille. Nous passons par le raccourci journal gratuit 20 mn ou Direct matin.
Les familles en reviennent à la cuisine BIO, après avoir goûté la culture intensive, les produits chimiques. 
La culture bio n'est rien d'autres que le respect des saisons et du temps qui passe pour qu'une chose soit bien faite.
Ma mère disait donne du temps au temps.
L'apprentissage partagé en famille a quelque chose de bon car il montre à l'autre les savoirs-faire et savoir-être à acquerrir.
L'apprentissage du calme est difficile à obtenir car maman vous met dans une chaise vibrante, faute à qui, nous les adultes car nous prenons des raccourcis pour accéder au monde du numérique.

Apprendre à s'occuper, l'autonomie, la patience sont des denrées rares de nos jours. Pourquoi à votre avis parceque la vie nous formate à des modèles bien précis et idéalisés.


5. Les parents font passer les besoins de leurs enfants avant les leurs

Les parents sont naturellement portés à s'occuper de leurs enfants et c'est une bonne chose pour l'évolution. Je défends le fait de mener une vie en adéquation avec les besoins de l'enfant, mais les parents d'aujourd'hui sont allés trop loin. Ils ont négligé leur besoins et leur santé mentale pour le bien-être de leurs enfants.

Ainsi, je constate que des mamans se lèvent de leur lit plusieurs fois afin de se plier aux caprices de leur enfant. Je vois aussi des papas tout laisser de côté pour traverser le zoo afin de trouver de quoi boire à leurs filles parce qu'elles ont soif. Il n'y a rien de mal à ne pas aller vers votre enfant quand, pendant la nuit, il veut un autre verre d'eau. Il n'y a rien de mal à ce que Papa dise que « Bien sûr, tu peux boire quelque chose mais attends qu'on atteigne le prochain abreuvoir ».

Il n'y a pas de mal à utiliser le mot « Non » à l'occasion, et rien de mal non plus à demander à l'enfant de s'occuper pendant quelques minutes parce que Maman voudrait utiliser les toilettes en toute intimité ou parce qu'elle voudrait finir de feuilleter une revue.

Je crains que si l'on ne commence pas à corriger ces 5 erreurs dans l'éducation de nos enfants, nous aurons élevé des individus égoïstes, impatients et impolis et ce ne sera pas de leur faute, ce sera la nôtre. On ne les a pas élevés mieux que ça et n'avons pas attendu d'eux plus que ça. Nous n'avons pas voulu les mettre mal à l'aise, chose qui les a mal préparés aux situations inconfortables que la vie peut mettre sur leur chemin.

Ainsi, je demande à tous les parents et tous ceux qui s'occupent d'enfants, de Londres à Los Angeles, d'exiger plus des enfants et d'en attendre plus. Partagez vos peines, donnez moins. Ensemble, redressons ces enfants et préparons-les pour qu'ils réussissent dans le monde réel et pas dans la bulle qu'on a construite pour eux.

Billet traduit par Kamel Haouchine.
Sources clique ici
Ma version des choses

Le métier de parent ne s'apprend pas dans les livres. Les livres vous apportent un éclairage, une voie à prendre...L'école du faire en faisant est bien plus utile.
Nos enfants ont des besoins mais nous aussi en tant qu'adulte nous avons des besoins. Les nier au profit de nos enfants c'est aussi rentrer dans un jeu. L’apprentissage du non est salvateur.
L'explication de ce que l'on fait au quotidien l'enfant le comprend très bien. Lui expliquer qu'il peut le faire tout seul c'est aussi lui ouvrir les clefs de l'autonomie et de la patience.
En conclusion tout apprentissage n'a de rôle que s'il se réalise dans la réalité de la personne.





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